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Sur le trottoir de l'Elysée
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21 novembre 2007

Napoléon et les retraites

sarkozy_napoleon
Alors voilà, on a marché d'Italie aux Invalides comme si il fallait couvrir toutes les campagnes napoléoniennes et probablement finir par se faire avoir par le même genre de petit homme.

Tout ça avait une odeur de frites, de fumigènes, de pluie de slogans et de pluie tout court. Un crachin sale, qui faisait glisser les autocollants revendicatifs sur le torse des hommes.

Encore une fois, quelque chose de décousue flirtait au travers des nombreux cortèges. Chacun à distance respectable de l'autre. Comme par défiance. On comptait ses troupes, loin des autres.

On a vu des déboulonneurs baillonner les mots du capitalisme. Comme des mensonges suspenduent en travers de nos visages.
On a vu Judas, lui même, s'avancer discrètement, se balancer nonchalement, tanguer
vertigineusement et finir par s'enfuir. Comme en son temps, Nicolas Notat était expulsé de la fièvre. Il est des constantes de collaboration, que la CFDT jamais ne renie.On a vu des socialistes alignés le long du cortège. Timides, presque honteux de rester, chaque fois un peu plus silencieux. P.S...Parti du Silence.

On a vu des carrefours même pas bloqués. Des super héros en string. Des bourgeois terrés devant des cappuccinos chauds. Des gosses avec des sifflets. Des étrangers qui voulaient comprendre à tout prix et même des CRS se noyer dans la masse. Pour "une police proche de la population". A distance respectable, il fallait pouvoir les regarder défiler devant leurs collègues, alignés comme à la parade dans les rues adjacentes.

Il y avait des infirmières et celles ci disaient...qu'est ce qu'elle disaient?..."l'hopital est en train de crever". Grand Corps Malade, slamaient t'elles.

Il y avait des gaziers. Parce que c'est joli "gazier" comme petit nom.

Il y avait des cheminots. Et au fond d'eux ils comptaient les jours. Des jours sans paye. Des jours sans rien. Des jours à lever la main dans des dépots froids et à attendre. Attendre chaque jour, devant des feux de cagettes.

Il y avait des profs. Des vieux et des plus jeunes. Abrutis par le mépris des dirigeants. Et eux disaient "l'école est en train de crever". Grand Corps Malade. Comme tous les autres. Parce qu'ils étaient tous là. Tous ces privilégiés, à qui  beaucoup voudraient retirer leur dévolution au public. Comme si il fallait aussi, liquider cette idée, qu'un fonctionnaire est avant tout, un agent au service de tous.

Alors voilà, on a manifesté d'un bout à l'autre. Il y avait bien quelque chose de frustrant à ne consommer que des pas. Juste cela. Des pas sur le pavé. Juste avant de pouvoir le jeter.

Après ça, on est reparti. Avec des autocollants gondolées sur les corps et le long des quais de métros. Dans la manifestation des corps, le soulèvement continuait. Les uns interpellait les autres et le chauffeur (non grèviste) disait...qu'est ce qu'il disait...ah oui "ne gênez pas la fermeture automatique des portes".

Alors voilà, on a marché 1 jour, jusqu'aux Invalides. Comme si on voulait offrir un symbole à ce rendez vous. On a marché pour lutter contre une lente agonie vers sa retraite. Espérant bien qu'après cent jours à marcher ainsi, l'aiglon au pouvoir finira par choisir l'exil seul, comme propre retraite.

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