Où es tu? lettre au président

19 novembre 2007

Voilà près d'une semaine que la télévision s'impatiente de revoir ton visage. Tu lui manques.
Je ne sais pas où tu es mais depuis que les rues commencent à s'affoler, tu t'es discrètement retiré, laissant soin à d'obscures ministres de monter au créneau.
On dirait le roi, qui s'en va à Varennes voir si la populace qui crève la dalle, veut encore lui baiser la main. On dirait le Général, à cette époque désormais "liquidée". Tu t'entends si bien avec Angela pour pouvoir envisager de te barrer à Baden Baden.

Ainsi n'aura jamais t'on autant vu le courageux Fillon, détricoteur des retraites de 2003, venir nous prouver qu'il pouvait continuer à détricoter les régimes spéciaux des cheminots. Parce que gagner moins à la fin de sa vie, devait pouvoir arriver à presque tous. Parce que la pénibilité du chauffeur de la ligne 65 porte de Montmartre, ne pourrait jamais être aussi importante que celle du parlementaire UMP. Parce qu'après tout 5 milliards d'économie sur le dos des régimes spéciaux, ce n'était plus que 10 milliards à trouver pour compenser le cadeau fiscal fait aux trop trop riches.

Ainsi n'aura jamais t’ont autant vu Valérie Pécresse, nous expliquer que les manifestants anti grève, les bloqueurs consommateurs de savoir et autres mèches molles de l'UNI, faisaient de la "pédagogie" concernant la loi LRU. Parce que déplacer des chaises devant des bâtiments, applaudir des CRS matraquer des étudiants...tout cela n'était que de la pédagogie.

Ainsi n'aura t’ont jamais autant REvu, Rachida Dati, prétendre que la réforme ne consistait pas à passer les tribunaux au Karcher mais bien au bulldozer. Parce que faire des centaines de kilomètres en plus, n'aurait aucune conséquence sur rien et surtout pas sur l'environnement. Parce que d'immenses cité judiciaire combattraient à elles seule, les ravages du juge Burgeaud. Parce que rajouter une franchise judiciaire de 15 euros, redonneraient du sens à l'égalité pour tous, devant la justice. Parce que 15 euros, ce n'était tellement rien lorsque l'on garde les sceaux.

Ainsi n'aura t’ont jamais autant remarqué ton absence. Tu lui manques.
Bien qu'il soit entendu, qu'après tout, en coulisses, tu décides de tout, je sais donc ton retour imminent. Peut être après les grèves. Lorsque la rue finira par jeter du pavé et le gouvernement de la lacrymo. Tu sais, un gouvernement qui fait pleurer n'a jamais beaucoup d'avenir. Peut être lorsque la vague médiatique finira définitivement d'achever la révolte des gueux. Probablement par diversion. La diversion est aussi une forme de rupture. Alors probablement à l'occasion d'un mariage au Maroc ou d'un retour triomphal d'Ingrid Betancourt. Peut être grâce à tout ça en même temps. En expliquant, l'épaule agité, comment ta stature et tes 206% pouvait te permettre de prendre de l'envol. De la mesure et de la raison par dessus ces pavés, ces lettres restés sans réponses, que chacun t'adresse en forme de doigt d'honneur. Car tout cela c'est aussi une question d'honneur. De fierté. Tu aimes ça la fierté?...alors merde...répond...où es tu?