Gaza cri et Sarkozy passe
On dira ce qu'on voudra, mais les hurlements du Cap Horn ont bien plus d'échos dans le monde que ceux des palestiniens. Ainsi que l'Homme est fait, sans Etat, sans eau, sans nourriture et sans sponsors la vie perd tout crédit. Alors l'armée israélienne peut bien continuer de faire avancer ses chars. De pilonner des décombres et des membres déchiquetés de gazaouis; le monde continue de se demander si Jean Yves le Cam aura assez de chance de survivre dans son monocoque VM Matériaux.
Les palestiniens, eux, n'ont pas de fusées de détresse. Les gentilles diplomaties occidentales, les régimes autoritaires du monde arabe et Israël ne lui en ont pas autorisé l'achat. Ils ne lui ont pas non plus offert l'eau, le médicament pour se soigner et une habitation qui ne soit pas considérée comme une cache potentielle de roquettes. Car lorsque tout s'arrêtera, il restera ce radeau de territoire apatride. Comme celui de La Méduse. Avec ses enfants aux bandeaux ensanglantés et ses mères à genoux dans la poussière et les larmes. Un pays qui n'en est pas un. Sans accès à la mer. Sans infrastructures routières viables, ni même couloir aérien. Il n'y a que ces trous percées dans le sol. La surpopulation. L'eau raréfiée et marchandée. Les radiations nocives générées par les armes de guerre. L'insalubrité chronique ou encore l'analphabétisme. Qui a décidé de déclarer la guerre à ces choses là?
L'hôpital de Gaza affirme ne pas pouvoir accueillir plus d'une douzaine de blessés. Ils sont désormais des centaines. Mais la situation humanitaire est satisfaisante promet le gouvernement israélien.
Lorsqu'elle dit avoir tirée les conséquences de sa débâcle de 2006 au sud Liban contre le Hezbollah, Tsahal n'a fait, en réalité, qu'accentuer le contrôle médiatique d'un conflit qu'elle a déclenchée. Inondant le web et aveuglant une presse qui lui avait collée au cul il y à 3 ans. Il faut les voir désormais cantonné aux frontières. Ne pouvant offrir au monde que la vision de longues colonnes de poussières transperçant le ciel. De frappes chirurgicales rondement bien menées. La cour suprême israélienne à beau avoir condamnée cette censure d'Etat, Tsahal dit ne pas vouloir risquer la vie de ses soldats...pour protéger les journalistes.
On l'aura bien compris, c'est aussi une bataille de l'opinion qui se joue à Gaza.
Ils diront bien ce qu'ils voudront, mais ce qui semble insupportable chez certains, c'est de voir dans les yeux
du gouvernement israélien un bellicisme dégueulasse. Comme la mauvaise blague du
gamin battu devenu violent par la suite. Il y a bien des pacifistes là bas. Pas plus de 150 à Haïfa et Tel Aviv jeudi premier de l'année. Agressés à coups d'œufs et d'injures. Car quelle peut être la valeur d'une voix sage, dans
un pays qui s'est voué à la guerre? Instituant une
liaison perverse entre son armée et son gouvernement. Imposant la
religion, le service militaire et la religion du militaire comme des fondements de démocraties. Il faut revoir Arnaud Klarsfeld en tenue de troufion pour
comprendre toute une contradiction de l'histoire, dans laquelle Israël n'a eu cesse d'offrir gratuitement de
l'essence aux antisémites. Aux amis de Dieudonné et désormais à un
commuanutarisme gerbant, qui ne pourra aller que croissant.
L'Etat israélien peut bien arguer aujourd'hui de riposter aux tirs de roquettes du Hamas. La réponse disproportionnée qu'il apporte depuis 60 ans, laisse s'empiler les preuves à charge,que pourrait lui signifier un tribunal pénal international. Mais le monde n'a que faire de ça aussi. Et les Etat Unis avant tous les autres. Le mutisme d'Obama est à ce titre, caractéristique de celui que l'on élève au rang de messie.
Il faut aussi admirer l'ONU, revêtir depuis le 27 décembre (début de l'offensive) ses plus vieux apparas de Société des
Nations. Lorsque cette dernière regardait les chenilles refaire les frontières de l'Europe et de l'Afrique. Bien entendu Olmert n'est pas Mussolini mais le silence contagieux des gens du nord et des autres plus au sud, en dit long sur la résolution dont chacun revendique la paternité : un Etat appelé Palestine.
Et si Sarkozy voulait vraiment faire arrêter le massacre, il irait de
lui même s'opposer de son corps aux troupes. De son propre burin détruire le "mur de
la honte". De son propre chef, empêcher les colons de coloniser la
Cisjordanie.
On dira ce qu'on voudra, mais encore une fois les libertaires avaient raison. L'Etat c'est la mort. En revendiquer un serait il pire?