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Sur le trottoir de l'Elysée
Sur le trottoir de l'Elysée
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16 décembre 2008

être français

metro















Des gens voudraient nous saigner comme des porcs que nous sommes. Pour avoir été ces français que nous n'avons pas choisi d'être. Pour tout ce qu'ils sont, d'être né ailleurs. Ma nationalité ne fait pas de moi quelqu'un de juste. A intervalle régulier et selon les interprétations, je suis à l'origine de l'universalité du droit des Hommes. Je suis le colon. Je suis la gégène, le légionnaire et le discours de Dakar. On prête à mon pays une exigence sociale, qui n'existe plus que dans la politesse des historiens. Au nom de quoi devrais je avoir une quelconque reconnaissance, à l'égard de ce qui me revient? J'ai droit à la protection sociale. A un toit, à m'éduquer gratuitement. De dire de ce système qu'il a la rage, ne retire en aucun cas les droits qui me reviennent. Les dénier font autant pour la frustration sociale, que le soutien d'une dictature. Parfois sur nos trottoirs zonent des hommes à qui on arrache toute dignité. Et qui pour toute réponse, iront se ceinturer d'explosifs.

Puissiez nous voir puissant, nos finances vacillent. Notre morale se conjugue entre le travail et l'argent. Tout ce qui s'immisce entre, n'a pas plus d'avenir sur le territoire qu'un sans papiers.

Vous êtes couchés, tenu en joue. Nous sommes à genoux, retenu en laisse.

Je dois constamment pouvoir unir et désunir cette angoisse. Que le soulagement immédiat n'est pas une fin. Que la reconnaissance ne passera ni par le coup de poing, ni par la fortune et encore moins par le travail. La promiscuité des valeurs les plus abjectes a favorisée la prolifération de la connerie humaine. De croire que rien ne pourra jamais arriver de mieux, qu'un déclin dans la pourriture de nos frontières. Au nom de tout ce que nous n'avons pas cherché à soulager. Les angoisses transmises. La peur camarade, la peur.

Sachez que si nous ne crevons pas ici, sur vos pains et vos clous, nous irons mourir ailleurs. Sur nos machines, aux caisses de nos supermarchés, aux guichets de nos banques ou dans nos maisons. Je dois vous dire combien nos conditions ne pèsent pas lourd dans la bouche de ceux qui parlent en nos noms. Et le dernier devant tous les autres. Car quelque qu'est pu être nôtre histoire dégueulasse, nous n'avons jamais autant été en possibilité de faire rendre les armes, alors que celles ci ne cessent de proliférer. Et c'est dans vos mains que nous les retrouvons aujourd'hui.

Comme si nous avions inventé la mort, pour que vous puissiez nous l'inoculer.

Peut être un jour faudra t'il penser à rendre justice à ce monde qui a poursuivi une logique de terrorisme social. De terrorisme économique et de terrorisme culturel.

Nous n'avons d'avance sur vous, qu'un mirage de démocratie. Et même s'il elle n'a jamais faite ses preuves, elle donne l'illusion d'un monde parfait qui n'a comme critère que l'achalandage des vitrines de Noël. Nous aussi, une poignée probablement, souhaiterions voir les vitrines voler en éclat. Que le verre se mêle au verre...et non au sang. 

Nous n'avons pas voté la guerre que vous voulez voir cesser. Nous aussi, une poignée probablement. Vous regardez les amas de briques de terres et de feux s'amonceler sur vos familles. Nous regardons David Pujadas ramener des cercueils de bleu, de blanc et de rouge. La corruption sémantique condamne jusqu'à notre propre réalité. Car pour ceux qu'ils la mène, ce n'est pas une guerre. Comment dès lors amender ce qui n'a pas d'existence officielle?

Je sais que beaucoup de ceux qui plastique les transports collectifs ne veulent pas de cette démocratie. Mais la fièvre d'un abîme.

Je sais également que celui qui maitrise les pains d'explosifs est capable de maitriser ma langue. De peser mes mots et d'en inventer d'autres. Toute cette énergie puisser à inventer des mécanismes de détonations pour arracher des jambes et que nous pourrions utiliser autrement. Mais nos ignorances sont autant de haines réciproques.

Je sais surtout mes libertés enchaînées au corps de 60 millions d'autres congénères. Pourrais je tirer de toutes mes forces, je porte en moi la lourdeur des angoisses de ce pays. Elles pèsent jusqu'aux confins de mes couilles. D'avoir été ce français, comme vous pouvez être autre chose...là où il n'aurait fallu se regarder qu'en Homme.

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Commentaires
L
Tu choisis toujours très exactement les mots qu'il faut.<br /> <br /> Tu regardes Pujadas, toi ? <br /> :-))))))
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