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Sur le trottoir de l'Elysée
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7 décembre 2008

AnarKhia

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Il y a 3 jours à Athènes, un engin composé de quatre petites cartouches de gaz était placé devant la porte du bureau de l'AFP en Grèce, provoquant un incendie. Si l'information a eu l'importance d'une brève il n'a, en outre, pas été souligné que la revendication
de l'attaque par les anars de la "Conspiration des cellules de feu" portait avant tout sur un soutien aux camarades français, inculpés dans l'affaire dite du caténaire SNCF.
Si le pays à fini par s'habituer à ce genre de méthode politique, c'est qu'il héberge un vivier rare de libertaires. Et ce n'est peut être pas un hasard si le mot anarchie vient du grec αναρχία -anarkhia-, du an-, préfixe privatif : absence de, et arkhê, commandement, ou « ce qui est premier ».

Emergeante dans les années 70 en plein régime des colonels, l'anarchisme grecque se veut de Bakounine, de Kropotkine et de Maria Pantazi, fusillée à Paris en 1871 pour sa participation à La Commune. Il trouve avant tout sa fougue dans le mouvement étudiant, qu'il galvanise à base d'occupations de bâtiments publics et d'affrontements musclés avec les force de l'ordre. Décrié, réprimé, affaibli au cours de ces 30 dernières années, le mouvement fini toujours par renaître, car intrenséquement lié à la survie artificielle du capitalisme.
Avec son lot de réformes antisociales, le gouvernement de droite de Costas Caramanlis à certainement voulu parier sur l'affaiblisement d'une habitude bien héllénique. Samedi Andréas Grigoropoulos, un môme de 15 ans, était abattu par un policier d'une balle en pleine poitrine. On connaît la force des figures tutélaires dans l'intimité des raisonnements de luttes. Elle est aussi légitime qu'indispensable. Nous ajouterons donc Grigoropoulos au rang des derniers, comme Carlo Giuliani Ragazzo.
Le 06 décembre commémorait aussi les 22 ans de la mort de Malik Oussekine. Abattu par les voltigeurs du ministre de l'intérieur de l'époque Charles Pasqua, en pleine manifestation contre les lois Devaquet.

Il y a quelques heures à peine, plusieurs agences bancaires et des véhicules étaient encore mise à feu à Athène et Petras.

Nous savons cette fièvre-impossible-à-négocier, capable de s'emparer de n'importe quels pays. Elle est avant tout la réponse du supplice de la baignoire. Lorsque pieds et poings liés, l'individu est plongé dans un océan de sa bave et de son sang. Il ne parlera peut être pas, mais il voudra respirer une dernière fois. La libre pensée est véritable bouffée d'oxygène, capable de transcender les années et les Hommes. Une France étouffée de sarkozysme est, disons le carrément, un terreau favorable à ce type d'action radicale. Et ce n'est certainement pas un hasard non plus, si la surenchère terroriste s'est emparée de la bouche des ministres de Sarkozy.
La répression orchestrée continuera de viser avant tout les organes visibles de l'extrême gauche. A commencer par les associations. Car qui ne rêvent pas en haut lieu, voir un "cadre influent" de ce courant de pensée devenir un expert clandestin de bombes artisanales.

Par delà le ridicule du Parti Socialiste, ses faux votants et ses vrais glands, germe des forces alternatives. Confuses certes, mais salutaires. D'autres coups de filets auront donc lieu en attendant 2012. Pour d'autres prétextes fallacieux sachons le. Car la politique actuelle ne compte pas les poings levés, elle tente de les couper à la racine. Alliot Marie et Dati peuvent bien être mises en porte à faux dans leur propre camp. La stigmatisation de l'ensemble d'un corps contestataire n'a elle ni de ministère, ni de siège éjectable mais la place de rang d'une doctrine, qui voudra par la force et la loi...s'imposer.

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Commentaires
L
C'est toujours un plaisir de te lire.<br /> En plus...j'apprends.<br /> (NB : le texte en gris, c'est mieux pour les yeux, surtout les miens)
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