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Sur le trottoir de l'Elysée
Sur le trottoir de l'Elysée
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27 mai 2008

Des heures à suer

sarko_sueur

























Il faudrait pouvoir parler de tout. De l’incurie des socialistes qui imagine le pouvoir sans générer une seule portion d’imagination. De l’Irlande qui s’exonère chaque jour de folies accessoires. Car chaque jour accentue l’intermittence des responsabilités sociales de cette Europe qui n’omet pas, par ailleurs, de demander aux irlandais de fléchir (sans réfléchir) en votant OUI et encore OUI au traité de Lisbonne, qui finira de l’achever. Comme si en plus d’être restée cette « Algérie Gaélique », l’Irlande des nègres roux, devenait un no man’s land perdu en mer.

Il faudrait pouvoir parler de l’autre également. Souligner que dans le « précipité » se terre le mot PRECIPICE et rappeler que *"son inculture robuste, bavarde et décomplexée frappe de nullité tout ce qu’il peut bien raconter".

Il faudrait pouvoir parler de ce slogan évolutif qui suggère, aujourd’hui, que 200 dollars ce n’est pas assez. Il faudrait pouvoir parler de Jeff Buckley, de Syd Matters autant que des ventres qui, nourris d’hiver promettent le plus beau des étés.

Il faudrait pouvoir parler de tout mais l’espoir collectif abandonné prouve que ce n’est plus de désinformation dont souffre la masse-coagulée mais d’ININFORMATION. Abandonnant à d’autres le droit de savoir et le pouvoir de comprendre, ainsi qu’il est indispensable au système d'en laisser quelques uns agiter des chiffons rouges, pendant que le nombre continue d'avancer les yeux bandés.
Pathologie de l’ignorance née de reproductions inégalitaires. Nourrie par la  transmission hasardeuse « d’évidences » socio-économique (travailler pour vivre). Engraissée par des résignations diverses, une flemme intégrale et évoluant dans une culture de l’instantanéité qui vulgarise en permanence…jusqu'à insulter en profondeur. 

Et si le bon sens politique atrophie la réflexion, la majorité a fini d’intégrer (par mensonges répétés) qu’il faut désormais suer d’avantage et que les « crises » sont les vecteurs de restrictions diverses, comme celle de la pensée et du don de soi aux autres. Etablissant ainsi ce constat inique, les gouvernants ne se limitent plus à engraisser les privilèges des privilégiés, puisqu’ils entrainent également la masse-coagulée à s’épuiser autant qu’à participer à ce processus fait d’évidences singulières et de destruction du collectif.

Car arriver à combiner l’allongement de la pénibilité, le fantasme d’un terrorisme social (chômeurs, immigrés, rmistes…) et la morale la plus guerrière annonce aussi bien un accroissement des inégalités qu’une volonté d’usure intellectuelle. Et si cette dernière volonté se terre parfois dans l’inconscient de nos chefs, c’est de leurs lois dont nous diront qu'elles conduisent irrémédiablement à des morts prématurés. Victimes de la pénibilité de ses heures qu’ils faut suer d’avantage puisque du partage et de la redistribution, il est urgent de liquider le bon sens et l’évidence.

Dès lors il faudrait se souvenir de tout encore une fois. Lire tout et ingérer le tout va de débats dans une urgence plus fougueuse que les transferts de capitaux eux mêmes. C’est dire l’ampleur de la tâche pour abattre un système enfoui dans nos arcanes, notre bon sens et nos évidences. Un système qui nous protège, nous emprisonne, nous nourrit, nous empoisonne, nous loge, nous exclut et finit chaque soir par nous divertir d’une ininformation qui coagule gravement.

Car si les pauvres ont encore la faim pour se révolter, lorsqu’ils ne reste plus que la télé pour nous endormir de quelle révolution sommes nous encore capables ?

*Pierre Bergounioux Politis n°1002 p16

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Commentaires
D
"Car si les pauvres ont encore la faim pour se révolter, lorsqu’ils ne reste plus que la télé pour nous endormir de quelle révolution sommes nous encore capables ?"<br /> <br /> De la révolution cathodique où nous crèverons les écrans et les paillasses des présentateurs de la télé réalité.
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