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Sur le trottoir de l'Elysée
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16 mai 2008

Nous sommes des feignasses

NePlusJamaisTravailler









Nous sommes des feignasses. Le putain d’orgueil n’envahit même plus nos corps, enfouis sous des tas de paquets de chips et de considérations honteuses. La première de toute consistant à croire que, travail trouve sa raison dans le « tripalus » latin et que ce dernier veut dire tourment, souffrance. Je suis une feignasse irrémédiablement condamné à fomenter des coups tordus et des coups de coudes dans les cotes flottantes des patrons.  Simplement parce que nous avouons prendre au partage - à la glande - au rien – et au rien à foutre de tout, ceux que nous prenons de plaisir à boire des bières.

La brune estompe la brume de celui qui par le tripalus martyrisé, s’éructe :

« Or à chaque fois qu’il y a un jour férié, et à fortiori un pont, cela pénalise l’activité économique…s'il ne convient pas de remettre en question le principe des jours fériés… aujourd'hui, en 2008, à l'heure de l'Union européenne fondée notamment sur l'amitié franco-allemande, plus d'un demi-siècle après la Seconde Guerre mondiale, près d'un siècle après la Première Guerre mondiale, ne peut-on pas se demander s'il est toujours nécessaire de faire tant du 8 mai que du 11 novembre un jour férié ?…»

Le 8 mai je me rappel des cohortes sorties de l’ombre et qui sur des drapeaux consumés s’en allaient portaient le programme du Conseil National de la Résistance. Je suis un feignant, fils de la sécurité sociale et arrière petit fils de la nationalisation du gaz et de l’électricité. Nous sommes un vote de femme et une augmentation de 18% des salaires. Je suis tout ce qu’ils s’acharnent à détricoter au jour le jour et même le 11 Novembre, lorsque nous déterrons de l’âme de la République, ceux de Vingré qui écrivaient :

« Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé. Nous sommes passé 24 au Conseil de Guerre. 6 ont été condamnés. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple…».

Je suis une feignasse et oui nous tentons, aussi permissif que ce soit, de colmater les ponts. Car un pont supplante un mur et que nous sommes des ponts, capable de transmettre cette mémoire collective que d’autres voudraient déporter pour ne plus nouer entre les Hommes, qu’un lien marchand.

Qu’est ce que peut bien faire un mur ?

Nous sommes des feignasses inégalement répartie sur le territoire pour ne pas pouvoir constituer un Pays. Un pays sans vous, comme un paradis sans nuages. Un pays sans souffrances et donc sans tourment…outre celui que pourrait apporter le soleil, sur nos bières abandonnés au coin d’une table.

Vous :
« Depuis un an, le président Nicolas Sarkozy s'efforce de redonner de la valeur au travail, de répéter (à raison d'ailleurs) qu'il faut travailler plus pour gagner plus… »

Nous :
Ils font semblant de créer des emplois, nous ferons semblant de travailler

Vous, « partout », comme un organe collaborationniste. Dans les colonnes du Figaro, au 13 et au 20 heures. Nous n’aimons pas quand David Pujadas se répand d’un « bonne nouvelle » ou d’une « heureuse surprise », lorsque vient l’heure de parler de la croissance comme il parlerait de la météo. Nous aimons aussi la pluie.

Vous encore :
« Le nombre annuel d'heures travaillées par actif occupé en France est aujourd'hui inférieur d'environ 15 % à la moyenne des pays de l'OCDE. La France est ainsi l'un des pays où l'on travaille le moins... »

Nous n’acceptons pas CE MENSONGE D’ETAT qui consiste à biaiser les chiffres autant qu’a forcer le règne d’un labeur éternel, car peu doivent produire et encore moins pouvoir récolter. Et si d’aventure nous donnons dans une naïveté de pâquerettes et de coquelicots, que dire de cette idéologie qui braque l’histoire et pille son sens absolue.
La « modernité » n’a toujours été qu’une inflammation de la « civilisation », réchauffant la planète et ébouillantant les consciences de fièvres acheteuse et nous, sommes des barbares…souvenez vous.

« Aussi, afin d'assurer notre croissance économique et en vue de faire face à nos besoins de financement futurs et compte tenu du niveau déjà élevé des prélèvements obligatoires (44,4 % du PIB en 2006) qu'il ne convient pas d'augmenter, les Français doivent inévitablement travailler davantage et plus longtemps... »

« En complément de l'assouplissement de la loi sur les 35 heures et du projet d'élévation de l'âge de la retraite, il conviendrait alors de s'interroger sur la suppression de certains jours fériés, ce qui serait conforme à l'objectif présidentiel de redonner de la valeur au travail … »


Nous sommes des feignasses et je ne veux pas assurer la croissance, car elle même ne me rassure pas. Je suis un décroissant même si cette utopie s’apparente à l’intérieur de ce monde, à une véritable discipline. Nous nous interrogeons surtout sur la possible canonisation de Martine Aubry, affublée de tous les maux, comme la débâcle de Juin 1940 trouvait ses raisons dans l’accession au pouvoir du Front Populaire. Votre sémantique mercantile, abonnée à cette sournoiserie de droite, nous livre chaque jour son lot d’insanités. Elle condamne avant tout les plus désinformés et les plus vulnérables d’entre NOUS, à qui vous proposez le travail forcé à 2 heures de son chez soi, la partialité de la mémoire, l’enclume d’un savoir sans l’once d’une réflexion, le dégout des autres, la rétention de sureté et des idées dans une nation au service au minimum, sans profs, sans tribunaux et sans ponts.

Vous :
Euhhh…

Re vous :


Nous :
Sommes des feignasses




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