Car ce n'est rien
Je dévisse, je décroche, je déraille. Je regarde cette
feuille triste en m'imaginant qu'il y a un texte qui va naitre. Et
comme rien n'arrive, je brode, je badine avec les lettres et je bois la
lie des mauvaises informations.
Car ce n'est rien de dire qu'ils nous trompent.
Tu
dévisses, tu dérailles et tu décroches. Triste à interdire à tes
souvenirs de te fuir. Les souvenirs éclatants. De purs souvenirs
en liesse de billets soigneusement roulées, pour nacrer les narines.
Car ce n'est rien de dire que tu nous trompe.
Ils
dévissent, ils décrochent et déraillent. Ils regardent la feuille triste
de leur fiche de paye, en s'imaginant qu'un rêve esclave va singer la
belle vie. Et comme rien n'arrive, ils broient, ils bidouillent et
sucent la lie des mauvais vins.
Car ce n'est rien de dire qu'ils se trompent.
Et ce n'est rien non plus, d'essayer de se souvenir.