Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sur le trottoir de l'Elysée
Sur le trottoir de l'Elysée
Publicité
Archives
26 janvier 2008

Une fois, un jour

 

Nos mots ont un sens. Même déroutées. Ils frappent la mélancolie de nos nuits et viennent s’étaler par dessus les torses bombés de nos écrans. Même pas peur des torses musclées. Car chaque fois, chaque jour, nous recommençons. Refusant de collaborer à l’aval des académies, nous en inventons d’autres. Des mots qu’ils ne pourront jamais comprendre. Des mots empruntés. Gratis. Des mots que nous reprenons à ceux qui sont tombés par terre. Une fois, un jour, sur une barricade, un extincteur rouge aux bouts des mains, les uns derrières les autres chacun agrippe une lettre. Chacun reprend une poésie et cette apostrophe qui pourra cogner un mur. Et peut être même l’effondrer. Parce que nous sommes au bord de la crise de nerfs. Crise de l’air que l’on ne respire plus correctement à grande bouffées. Crise qui crisse sur l’asphalte et leur fait mal aux oreilles. Nos mots sont des cris. Parce que nous avons le feu à vif. Vive le feu et brûle nos fronts de « cette fièvre que nous ne négocierons jamais  Lola Lafon ».

Parce qu’au choix, ils ne nous ont laissés que l’embarras. Qu’importe, nous resterons cyniques, de chroniques, d’humeurs et pour tout ce que cela peut valoir de rester une plume empressée de tâcher. Tâcher l’écran. Tâcher le monde propre de mots crasseux. Des mots bâti, pour la cause, la peine et dans la joie. Comme eux ont bâti des cathédrales et des casernes. Des hypermarchés et des bunkers dans nos horizons. En 20 siècles. Des milliers de jours à tenter d’essayer de nous faire rompre. De nous courber l’échine. A devenir cette dose infinitésimale de contestations.  Petits Poucets perdu dans les marécages du capitalisme. Qu’importe, nous nous échapperons. Car nos mots sont aussi des ponts transversaux. Qui vont loin. Et nous irons loin, même si, hélas, ce n’est pas à Liège. Car nos mots sont des ponts, alors Liège viendra à nous. Et tout se rapprochera à mesure de mots. Parce que les frontières sont des prisons que protègent les cons. Oui, les frontières sont des prisons d’une époque de cons à liquider, pour rêver de nouveau. De nouveaux rêver des mots. Encore une fois. Un jour. 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
E
Les mots c'est déjà ça... <br /> Les vôtres, à la manière de flèches, atteignent leur cible à tous les coups... Ils font ici de nous un groupe de résistants... Merci de m'avoir comptée parmi vous...
L
Quel plaisir de revoir ce clip de Téléphone. Pour moi, cette chanson correspond à un très beau souvenir de manif.<br /> Merci pour le lien.
A
la colère, la haine, le desespoir, la honte, la tristesse,... montent montent montent, m'envahissent, alors j'écris, ordinateur ou pas, un papier et un crayon suffisent.<br /> Tout écrire, tout mettre : se libérer<br /> se libérer de tout, le partager, faire réagir, attendre, attendre des réactions, ces réactions qui ne viennent pas, ou très rarement, toujours trops peu nombreuses face à ce qui arrive, à ce qui nous étouffe.<br /> Alors oui écrire, même si ça ne sert à personne d'autre qu'à moi, même si ça n'interesse personne d'autre que moi, écrire, au moins pour me soulager.
Publicité