Le manifeste des barbares
Cher président..."civilisé",
Je réagis avec le retard que j’éprouve le soin de laisser. Une sorte d’appel d’air. Extirper la tête du sac. Mûrir, attendre, réfléchir.
Sache avant tout que je suis de ces hordes de barbares. De ce conglomérat d’attentiste, qui puisse dans la nonactivité quotidienne, des instant privilégiés, que je transforme en tombereaux de critiques à ton égard. J’ai même essayer de te vendre. Sans ta rupture (non l’autre). J’avais comme cette volonté qui t’es propre, d’être pragmatique. M’enrichir par dessus la sueur des autres…mais Ebay n’a pas de glandes sudoripares.
Je te tutoies, car le propre des non civilisés est de ne pas savoir distinguer les hiérarchies sociales.
« Une politique de civilisation »
Tout brut de décoffrage, ça fait un peu nazi comme thème. Vague nausée à l'idée qu'on doivent étaler nos progrès, nos paquets de chips, notre mazout TOTALEMENT irresponsable, nos publicités de dentifrice, nos centrales nucléaires, Arthur, les frères Bogdanov et ta rupture du talon de l’Achille sociale…au delà de nos propres frontières. Etendre et s’étendre sans attendre.
Civilisé, dans l'acception la plus courante, est le fait de civiliser, c'est-à-dire de porter une société à un niveau considéré comme plus élevé et plus évolué, et c'est, par métonymie, l'état atteint par cette société évoluée. Cette acception inclut une notion de progrès. Elle s'oppose à…barbarie.
Une nouvelle fois, tu ramènes à toi la notion d’évolution. Comme si nous étions, NOUS, encore perchés dans nos arbres. Après mai 68, qu’il fallait à tout prix liquider, tu t’arrogeras les mots progrès, avenir, évolution et élévation de soi.
S’arroger de simples mots permet de dévaluer son projet politique, dans un fumigène de mensonges.
Toi même tu joues de cette esbroufe. De ce mensonge. Le mensonge n’étant qu’un pur concentré de l’Etat français.
Tes déclarations liminaires sont en réalité une fuite, dont le cartel médiatique qui ne sait plus vivre sans toi, s’empresse de retranscrire. Une fuite pour effacer l’ardoise. En quelques mois, tu es devenu le rail de la presse et le fix de la télévision. Des médias toxymanes te courent après, épousant la dégringolade qui les attend. Cette pente savonneuse, que je m’empresse de descendre à mon tour.
Une perpétuelle fuite en avant, qu’un cabinet en fumisterie s'est certainement empressé de pondre. Probablement le même qui demain donnera des cartons aux ministres. Ou tant qu’on puisse encore les nommer des serviteurs, tellement ils sembleraient que ces derniers, soient rendu à l’état d’éponges. Spontex Kouchner. Spontex Yade. Spontex Fillon. Après tout, ils ont choisi ce drôle d’Etat, où la chrysalide ne devient jamais papillon. C’est peut être aussi cela la civilisation. L’humiliation et l’écrasement de soi.
Après tout, pour avoir raflé les brebis égarés dans le vivier de l’extrême droite, en flattant les bas instincts et en comprimant les haines réciproques sous ton nom, ce concept de civilisation te va pour le mieux.
Après tout, pour avoir fustigé l’africain de croupir dans sa propre misère. De se flageller en portant, lui même, des dictateurs au pouvoir, la civilisation c’est un peu comme l’Oréal…tu la vaux bien.
Tiens, cash, comme ça, je pense à…guerre des civilisations. Quelque chose de l’ordre de la fauconnerie. Ce matin, Hervé Morin, vague ministre de la défiance à l’égard du tiers monde, portait la justification d’une base militaire à 200 kilomètres des côtes iraniennes à hauteur des ondes médiatiques.
Dans l’hypothèse d’un conflit mené par l’administration américaine, juste avant les élections d’octobre 2008, la France serait en première ligne. S’étendre sans attendre.
C’est peut être aussi ça la civilisation. Porter dans son cœur et dans son portefeuille d’étranges amis, dont la politique de terre à brûler et à piller, renvoi aux pires relents de l’histoire.
Alors si «ta civilisation» passe par nettoyer au karcher les bouts de crânes de ceux qu’on ne voulaient plus voir sur le sol national, ni au delà d’ailleurs…alors tu ne vivras pas non plus 1000 ans.
Et si «ta civilisation» augmente tes rentes en les justifiant sous le sceau de la transparence…alors personne ne doit y voir clair dans ce pays. Et au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
Et si «ta civilisation» passe par l'étalage de ta vie privée. Ce goût immodéré pour l’indécence…alors je ne vois ce que nous avons gagner à te regarder, monter dans le Space Mountain le lundi, au pied des pyramides le mardi, dans ta sueur de ton footing le mercredi et jusqu’au dimanche baver en gros filets par dessus nos écrans.
Alors et si «ta civilisation» s’arrange de tout cela...alors puisses tu te civiliser toi même et nous laisser, seul et plusieurs, cafards et chômeurs, précaires et rats de laboratoires, réprouvés et vermines éprouvés…nous inciviliser dans la barbarie de nos état, de nos jours et de nos convictions.