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Sur le trottoir de l'Elysée
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19 décembre 2007

La lettre DU père noël

k36
Mes très chers enfants,

Vous m'avez longtemps ravi de vos lettres. Elles portaient des adresses improbables comme le ciel, le paradis ou encore le grand nord. Elles avaient toutes des cœurs, des étoiles, des représentations scabreuses de mon traineau et ce coloriage agressif, si caractéristique de votre manque de goût. Vos missives étaient surtout parsemées d'innombrables fautes d'orthographes, autant que de photos La Redoute mal découpés et dont la peinture Cléopatre bavait la plupart du temps sur le reste du courrier.
Par dessus je pouvais souvent voir le prix que vos parents allaient mettre. Des saignées pour les plus pauvres d'entre eux. Car oui, mes très chers enfants de l'occident, qui à pu vous dire que j'étais un philanthrope dans ce monde tout capitaliste qu'il se sent bien d'être?

Je vous ai longtemps ravi de cadeaux. Je passais, discret, par la cheminée et à défaut par le radiateur. L'abondance de système d'alarme ne m'ont pas facilitez la tâche...sachez l'expliquer à vos parents.

Quand je passais, il était souvent aux environs de minuit, sans que l'un de vous ne puisse jamais me demander comment je pouvais écumer autant de kilomètres en une seule soirée. A tout dire, les radars automatiques ne m'ont pas facilités les choses. J'ai quelque fois pu m'arranger avec des gendarmes qui avaient réveillonnés...mais au détriment de mes rênes.

Vous avez longtemps cru en moi. En ma capacité à ne jamais perdre ni ma barbe, ni ma fougue. Oui mais les rasoirs 5 lames ont fait leurs preuves et malgré la repousse constante de l'âge de la retraite, ma santé ne suit pas. Je ne bénéficie pas de couverture maladie universelle et la franchise médicale me frappe, aussi, de plein fouet. Dans mon drame je suis toutefois exonéré de la redevance audiovisuelle...la télé ça me rappelle le taf, alors j'ai préféré la jeter.

Je sais, chers marmots, combien vous appréciez l'odeur de l'essence quand les parents s'arrête à la station total...mais la banquise fond et si je ne me pends pas un jour, je finirai noyé.

Je sais que vous aimez les animaux dans des univers clos que vos parents vous amènent voir le samedi après midi. Il y a même toujours un petit panneau pour expliquer la bestiole que l'on regarde...mais les granules de mes rênes ont été récemment contaminées par des cultures OGM. Après les rejets nucléaires du Koursk, je crois qu'il faudra plaider pour eux la folie afin d'essayer de les épargner. 

Je sais comment vous imaginez ma maison. Une firme d'artisan égayées par des lutins, voués corps et âmes à la construction des jouets de la pub...pardon de vos lettres...mais mes lutins ont été récemment kidnappés par un groupe hinuit-maoïste, qui les ont eux même revendus à un industriel chinois qui cherchait de la main d'oeuvre bas de gamme, pour construire une centrale nucléaire AREVA.

Je sais que vous m'imaginez, au soir venant, assit dans les nappes onctueuses d'une soupe chaude, que la mère noël venait juste de me préparer...mais le gars qui fera pousser des patates dans le permafrost je veux bien l'embaucher. De plus, bande d'incultes, expliquez moi comment j'aurais pu construire une vie stable avec autant de boulot à supporter?

Marmots d'ici, d'ailleurs mais de quelque part en occident...je sais que vous m'en avez voulu de vous avoir écorché les doigts sur des cadeaux surremballés de plastique. Sur des notices, que même vos mères n'ont jamais réussi à déchiffrer.

Je sais que vous n'avez jamais vraiment compris les borborygmes et les agacements de vos pères, quand il fallait développer des tombereaux de logique, à 4 heures du matin, après une nuit arrosée au mauvais champagne, pour construire des vaisseaux Lego.

Je sais que vous n'avez jamais compris cette phrase "et bien entendu y'a pas les piles...demain c'est dimanche et tout est lourdé...bonjour les fêtes...ah bravo!".

Je sais que vos parents m'imaginent dépassé par, le poids des charges de ma petite entreprise, la mauvaise application des 35 heures, la difficulté à embaucher de jeunes lutins sérieux, le diktat de mai 68, les grèves en forme de prise d'otage, les méandres de ce satanISTE code du travail, la propagation de la grippe aviaire, mon non rappel du BCG, la voyoucratie dans les dédales des banlieues, mon manque d'attachement à la méritocratie vis à vis de mes employés...

Je sais qu'au bout du compte, lorsque vous ne croirez plus en moi, beaucoup croiront à tout cela...mais si je ne passe pas cette année, c'est tout simplement parce que, bande de petits merdeux, vous me faites tout simplement chier! 

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Commentaires
E
Ah, je pensais que c'était parce que Sarko avait piqué tous les cadeaux...
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