GOUVERNER PLUS BLANC QUE BLANC

Et disparaît soudain un visage de France. L'aubaine ébène d'entrepreneurs sans scrupules. Tête la première. pieds et poings liés. Comme autrefois, nous nous amusions à jouer aux cow boys et aux peaux rouges.

Tu te souviens? Bien sûr

Nostalgie en noir et blanc des années écoulées. Je me souviendrai longtemps avoir voulu être le général, galonné de médailles jaunes, d'une troupe de gamins de mon âge. Sans que jamais je en puisse comprendre, à cet instant, que cette distinction s'honorait du prix du sang. Sang écarlate. T'avais certainement le même regard sombre lorsque tu ficelais tes figurines de plombs gris. Condamnation à se repentir de ne pas avoir embrassé -rouges lèvres- le tissus tricolore.

Probable que de grandir dans les quartiers de pierres polies et blanches, tout près des ambassades -drapeaux multicolores- à généré en toi un "brun soupçon" à l'égard des autres.

Alors, tandis que tu te mettais au vert dans des eaux turquoises, ton successeur à l'innocente tronche de joueur de fifre -teint blême- continuait de marcher dans tes pas. Empreintes noires. Raflant à tout va, dans les quartiers périphériques de la capitale. Là où les rues sont des ambassades vivantes. Nuée de gyrophares bleues. Cris étouffés dans les zones de rétentions.

C'est quelle couleur un cri?

Il est d'actualité de soupçonner qu'un jour, ta politique réhabilitera d'autre Nathalie Ménigon. Meurtres en rouges et noirs. Je me prends à le croire, sans jamais avoir peur de cela. La peur c'est toi!. Ta trouille verdâtre, de voir quelqu'un débarquer en plein conseil des ministres. Une arme pointée sur les grises mines, devenues soudain des cartons à trouer. Comme à la fête foraine. Cibles de cercles rouges et barba-papas roses.

Je me prends à le croire, sans jamais avoir peur. La peur c'est toi. Cauchemars sombres.  Moi mes rêves m'éclaire.

- Tu te souviens des éclairs?

Elles annonçaient la pluie. La succédaient. La précédaient. A vraie dire je n'ai jamais rien compris. Tout ce que je constate c'est que depuis le 6 mai, il fait gris. Pluie sale qui écorche les trottoirs de goudrons noirs. Rigoles maculées de tes tracts bleus. Ils filent, poussés par le balai vert fluo, d'un homme à la peau d'ébène.

Et disparaît soudain un visage de France. Sous la pluie grise de mai. Les yeux gorgées de rouge. Pour un peu plus de blanc dans le drapeau tricolore de la France. Comme autrefois. Au temps du noir et blanc.

alexis.L